LA MEDAILLE DES JUSTES DESCERNEE A ALBERT ROUTIER

dimanche 21 janvier 2018

A titre posthume, Le 21 janvier 2018, Au centre de la Résistance, av Berthelot, Sous la présidence d'honneur du maire de Lyon, Georges Képénekian, de JD Durand, adjoint au maire, de Arielle Krief YAD VASHEM en France, Ido BROMBERG de l'Ambassade d'Israël en France a remis aux descendants d' Albert ROUTIER, la Médaille et le diplôme des Justes parmi les Nations pour avoir sauvé de la barbarie nazie plusieurs familles de Juifs.

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Albert ROUTIER , mon père, a créé LYON-SUD en 1958 . Il était depuis 1937, consul honoraire de Turquie, fonction peu importante jusqu'en 1940. Mais, à ce moment, la situation change et le consulat devient très utile. En zone libre, les turcs, juifs ou non, qui avaient perdu leur nationalité acquise en 1927, étaient en plein désarroi et réclamaient de l'aide, pour des brimades administratives, des arrestations, des déplacements obligatoires familiaux. Le titre de Consul, même honoraire, et l'immunité diplomatique relative qui en découlait, facilitait les contacts avec les administrations françaises de la zone dite « libre » pour résoudre les cas normaux, puis, au fil du temps, la situation s'est compliquée, il n'y avait plus rien de normal et tous ces gens étaient « aux abois ». Dès lors il a fallu recourir aux actes plus ou moins illégaux, attestations de nationalité, certificats de baptême et autres stratagèmes. Lorsqu'en 1942 les allemands ont envahi la zone libre, tout est devenu plus dangereux, l'immunité totalement aléatoire, mais mon père a continué à procurer de fausses identités, des planques… jusqu'en mai 1944 ou il a su qu'une enquête était en cours sur ses activités, qu'il était sur des listes et qu'il a été démissionné de son poste de Consul. Il s'est donc mis à l'abri jusqu'à la libération. Mon père était un « taiseux » et ne nous a jamais rien raconté cette période de sa vie Il a tiré un rideau sur cette parenthèse et a repris une vie normale. Nous avons retrouvé après déménagements un petit dossier de demandes, de lettres et petits bouts de papiers, des appels à l'aide. Nous avons remis en 2012 ce dossier au Centre de Résistance pour d'éventuels recoupements. Le centre a collationné ce dossier et ce Fond Routier a attiré l'attention d'une enseignante faisant une thèse sur juifs et turcs à Lyon pendant cette période qui a constitué un dossier avec recoupements et témoignages de personnes vivant à Jérusalem. Le YAD VASHEM israélien a eu connaissance de ce dossier et après enquête approfondie a décerné cette médaille à mon père Albert ROUTIER et je l'ai reçue comme fils aîné au nom de toute la famille. Gal ROUTIER - LYON-SUD

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